Le procès des ornements. À propos du décor de l’horloge du pont de Grenoble (1603) - Images, dispositifs, lieux : questions épistémologiques, herméneutiques et anthropologiques Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2024

Le procès des ornements. À propos du décor de l’horloge du pont de Grenoble (1603)

Résumé

The case dates back to 1604 and is reported in Claude Expilly's Plaidoyer (1608). It involves his client, Laurent Grégoire, the clock master in charge of the clocks in Grenoble, against the city's consuls and revolves around the restoration of the "horloge du pont" - a structure located at the site of the current Saint-Laurent footbridge - which was destroyed during the city's siege in 1590. The restoration of the clock, crucial in this part of the city, began in 1591. However, the consuls did not entrust the refurbishment to Laurent Grégoire but to a competitor named Louis de Marc, a clockmaker and painter from Ruffec, "en Poytou", accompanied in his task by various local masters. Adorned with painted facades, including one depicting a figure of Justice, Grenoble's new clock, completed in 1603, was a monument of exceptional beauty and richness, "completely different from the first" as it presented more "artifice and ornament than before." Perhaps this is why the consuls took the opportunity to dismiss Laurent Grégoire from his position as the master of the bridge clock to entrust it to his competitor, Louis de Marc. Here lies the heart of the dispute: legally, who is the guarantor of novelty, the decoration or the clock mechanism? Does ornamentation outweigh the building, form supersede function?
L'affaire date de 1604 et est rapportée dans le Plaidoyer (1608) de Claude Expilly: elle oppose son client, Laurent Grégoire, maître en charge des horloges de Grenoble, aux consuls de la ville et porte sur la restauration de l'« horloge du pont » - édifice alors situé à l'endroit de l'actuelle passerelle Saint-Laurent -, détruite lors du siège de la ville en 1590. La restauration de l'horloge, essentielle dans cette partie de la ville, commença en 1591. Cependant, les consuls ne confièrent pas la réfection à Laurent Grégoire, mais à un concurrent nommé Louis de Marc, horloger et peintre originaire de Ruffec, « en Poytou », accompagné dans sa tâche par divers maîtres locaux. Ornée notamment de façades peintes - représentant pour l'une d'elles une figure de la Justice -, la nouvelle horloge de Grenoble, achevée en 1603, était un monument d'une beauté et d'une richesse exceptionnelle, « tout autre que la première » car présentant plus « d'artifice et d'ornement qu'auparavant ». Sans doute est-ce la raison pour laquelle les consuls en profitèrent pour révoquer Laurent Grégoire de ses fonctions de maître de l'horloge du pont afin de les confier à son concurrent, Louis de Marc. Là se situe le cœur du litige: qui du décor ou du mécanisme horloger est, légalement, le garant de la nouveauté ? L'ornement l'emporte-t-il sur le bâtiment, la forme sur la fonction ?
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Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

hal-04466329 , version 1 (21-02-2024)

Licence

Domaine public

Identifiants

  • HAL Id : hal-04466329 , version 1

Citer

Florian Métral. Le procès des ornements. À propos du décor de l’horloge du pont de Grenoble (1603). A l’aune du droit façades peintes & espace public, Jérémie Koering; Antonella Fenech; Valérie Hayaert; Carolin Behrmann, Feb 2024, Fribourg, Suisse. ⟨hal-04466329⟩
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